10/06/25

Nouvelles technologies et données : à quoi faire attention ?

Intelligence artificielle, blockchain, objets connectés… Ces technologies transforment nos usages, nos modèles économiques, et posent des défis juridiques en matière de protection des données. À l’heure où le RGPD reste plus que jamais le socle de référence, leur intégration dans les pratiques professionnelles exige vigilance, rigueur… et formation.

Protection des données et intelligence artificielle

L’émergence de l’IA repose sur l’analyse de volumes massifs de données, en ce compris potentiellement des données à caractère personnel. Mais comment s’assurer que ces traitements sont transparents, licites et proportionnés ? L’utilisation d’algorithmes opaques, de données sensibles ou l’absence de base légale claire peut exposer les entreprises à des risques juridiques majeurs, notamment en matière de profilage, de biais discriminatoires ou de décisions automatisées non explicables.

L’arrivée de l’AI Act, récemment adopté au niveau européen, ne fait que renforcer cette exigence. Le respect du RGPD y est central : principes de minimisation des données, qualité et exactitude, transparence, droit à l’explication, information des personnes concernées, sécurité des traitements…

Il en résulte une exigence de cohérence réglementaire et de gouvernance robuste des données, qui impose aux entreprises de mobiliser conjointement juristes, équipes IT et responsables IA.

Protection des données et blockchain

La blockchain, souvent perçue comme un gage de sécurité et de transparence, soulève quant à elle des tensions importantes entre l’immutabilité des registres et les droits fondamentaux des personnes concernées, notamment le droit à l’effacement et la limitation du traitement. Or, aucune technologie n’est juridiquement neutre : stocker des  données à caractère personnel « en chaîne » sans mécanisme d’effacement ou d’anonymisation effective peut rendre la conformité au RGPD difficile, voire impossible.

Protection des données et objets connectés

Les objets connectés (IoT), omniprésents dans les environnements professionnels, publics et domestiques, collectent en continu des informations personnelles souvent sensibles (géolocalisation, données biométriques, habitudes de vie), parfois à l’insu des utilisateurs.

Cette collecte massive pose des enjeux accrus de sécurisation des flux, de minimisation des données et de respect du principe de transparence. Le moindre défaut de paramétrage peut entraîner des violations massives, d’autant plus préoccupantes dans des secteurs comme la santé, la mobilité ou le bâtiment intelligent.

Face à ces défis, quelles sont les bonnes pratiques ?

Réaliser une analyse d’impact sur la vie privée (AIPD), intégrer la privacy by designdès les phases de développement, documenter les traitements, adapter les politiques de sécurité, encadrer les transferts de données hors UE… sont autant de mesures indispensables.

Il ne s’agit pas seulement de respecter la loi, mais de faire de la conformité un levier stratégique de confiance, d’innovation et de compétitivité.

Notre conseil :

Les technologies émergentes offrent des opportunités majeures… mais aussi des zones à haut risque juridique si leur intégration se fait sans préparation.


Auteurs: Léa Quertemont et Alexandre Cassart, avocats chez Lexing

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